Le colloque s’organise autour de quatre axes :
Axe 1 : IA et États (institutions, libertés fondamentales, système politique, gouvernance, politiques publiques, régulation, réglementation, etc.)
Axe 2 : IA et Territoires (collectivités locales, villes et territoires connectés (smart cities), services aux citoyens, données, environnement, rôle des acteurs privés, etc.)
Axe 3 : IA et Transformation de l’Action publique (éducation, justice, santé, emploi, sécurité et défense, etc.)
Axe 4 : IA et Citoyens (citoyenneté, acceptation sociale, éthique, contribution, etc.)
Comité scientifique
- Vincent COURBOULAY, Université de La Rochelle
- Elena FALLETTI, Università Carlo Cattaneo – LIUC, Italie
- Daniel PELLISSIER, Université Toulouse Capitole
- Anuragini SHIRISH, Institut Mines-Télécom Business School
- Cynthia BOYER, INU Champollion, FRAMESPA
- Mathieu VIDAL, INU Champollion- LISST-Cieu
Comité d’organisation INU Champollion
- Cynthia BOYER (Science politique),
- Adrien DEFOSSEZ (Sociologie),
- Yoann QUEYROI (Science de Gestion),
- Thierry MONTAUT (Mathématiques, Informatique),
- David PANZOLI (Informatique),
- Mathieu VIDAL (Géographie).
Résumé
Les enjeux du numérique transcendent nos sociétés, mais aussi les disciplines et les champs de recherche universitaires. En particulier, l’intelligence artificielle - s’appuyant notamment sur les capacités d’analyse automatique des données créées dans des volumes exponentiels (le big data) - constitue une branche du développement du numérique dont les perspectives sont autant porteuses d’espoirs que de craintes. En février 2017, le mensuel Scientific American publiait une édition spéciale intitulée “la démocratie va-t-elle survivre au big data et à l’intelligence artificielle ?”. En effet, la profonde évolution technologique inhérente à la transformation numérique génère des questions fondamentales et opère des changements sociétaux d’ampleur. Omniprésente dans la vie quotidienne, l’intelligence artificielle continue son déploiement dans de nombreux domaines : elle module l’information transmise et émise, influence les choix individuels et collectifs ainsi que le fonctionnement des gouvernements et des institutions publiques, mais aussi la manière dont les citoyens interagissent et participent au processus démocratique.
A travers le monde, de plus en plus de gouvernements et collectivités territoriales mobilisent l’intelligence artificielle afin d’améliorer les services aux citoyens. Les exemples sont multiples, que ce soit dans le domaine de la gestion de l’énergie et des flux, voire pour ce qui est des véhicules autonomes.
Cependant, l’Intelligence artificielle soulève également des questions d’acceptabilité et d’éthique, comme par exemple le système de Crédit social finalement déployé en Chine, alors qu’il semblait absolument dystopique au départ. En Europe, l’Estonie, pionnière, a développé des solutions particulièrement innovantes afin d’optimiser les services (aux) publics. En Amérique du nord, l’institution judiciaire a également recours à l’intelligence artificielle : aux Etats-Unis, les algorithmes commencent à assister le travail des magistrats et des acteurs de la justice ; au Canada, un tribunal virtuel opère pour trancher les conflits de voisinage ainsi que les contentieux mineurs entre salarié et employeur. Mentionnons aussi Chat GPT, IA faisant particulièrement parler d’elle depuis le début de l’année 2023 et dont les usages potentiels peuvent bouleverser à court terme jusqu’aux manières d’exercer et d’évaluer l’enseignement.
Déployer l’IA au service de l’intérêt général suppose donc de progresser par étapes, concomitamment à la mise en place d’un système de gouvernance et de régulation afin de prendre en compte ses différents enjeux politiques, éthiques, sociaux, économiques, environnementaux et juridiques. En effet, concilier d’une part les possibilités dues à l’innovation et, d’autre part, le respect des libertés fondamentales, repose sur un équilibre pour lequel il s’agit de déterminer où placer le curseur.